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Des enquêteurs américains en quête d’infos sur Julian Assange

Julian Assange, Australien de 47 ans, s'est réfugié dans l'ambassade équatorienne en 2012 pour échapper à un mandat d'arrêt européen dans des affaires de viol et agression sexuelle en Suède (archives). KEYSTONE/AP/FRANK AUGSTEIN sda-ats

(Keystone-ATS) Des enquêteurs américains vont interroger à partir de vendredi des diplomates équatoriens passés dans l’ambassade du pays à Londres. Leur objectif est de déterminer qui le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a pu rencontrer depuis six ans qu’il s’y est réfugié.

WikiLeaks, qui s’est rendu célèbre par la publication de documents officiels classés, a affirmé dans un communiqué que le département américain de la Justice enquêtait notamment sur les rencontres supposées entre Julian Assange et l’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort. Interrogé par l’AFP, le département de la Justice s’est refusé à tout commentaire.

WikiLeaks rapporte que les enquêteurs souhaitent s’entretenir avec six personnes ayant travaillé dans cette ambassade de Londres, et que les interrogatoires débuteront vendredi à Quito. D’autres diplomates toujours en poste dans la capitale britannique pourraient être interrogés ultérieurement.

Le quotidien britannique The Guardian avait indiqué en novembre que MM. Manafort et Assange s’étaient vus à plusieurs reprises entre 2013 et 2016. À la fin de cette période, M. Manafort, avocat et lobbyiste, était devenu connu du grand public. Et WikiLeaks avait publié des milliers de courriers électroniques subtilisés à des membres de la campagne de la rivale de M. Trump à la présidentielle américaine, la démocrate Hillary Clinton.

“Particulièrement accomandante”

Julian Assange, Australien de 47 ans, s’est réfugié dans l’ambassade équatorienne en 2012 pour échapper à un mandat d’arrêt européen dans des affaires de viol et agression sexuelle en Suède. Si ces affaires sont aujourd’hui classées, il n’est pas ressorti, disant craindre une arrestation par la police britannique et une extradition vers les États-Unis pour des atteintes à la sécurité nationale.

WikiLeaks dément toute rencontre entre avec M. Manafort, personnage central de l’enquête du procureur spécial américain Robert Mueller sur les liens entre M. Trump et la Russie. Des sénateurs américains, démocrates, ont cependant demandé en décembre à la diplomatie américaine d’enquêter sur le sujet.

D’après WikiLeaks, l’Équateur s’est montré particulièrement accommodant face aux demandes d’interrogatoires. Le ministère des Affaires étrangères “a approuvé la demande, bien qu’il soit extrêmement inhabituel d’autoriser des interrogatoires d’anciens diplomates sur le travail, ou de fournir à des enquêteurs étrangers des renseignements sur des personnes ayant obtenu l’asile politique”, a déploré l’organisation.

Interrogé par l’AFP, ce ministère s’est refusé à commenter, indiquant que le sujet incombait à la Justice équatorienne “de manière indépendante du pouvoir exécutif”.

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