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Les villes ont des types de population différents selon leur taille

C'est dans la tour de l'OFS, ici à Neuchâtel, que sont élaborées les statistiques des villes suisses dont la 79e édition se concentre sur la population (archives). KEYSTONE/SANDRO CAMPARDO sda-ats

(Keystone-ATS) Selon leur taille, les villes affichent des structures de population différentes. Tandis que les couples avec enfants privilégient les communes peu peuplées, les jeunes et les étrangers préfèrent les grandes villes.

L’annuaire “Statistiques des villes suisses 2018” réalisé par l’OFS présente la structure de la population dans 172 villes et communes urbaines. Aussi diverses sont les villes helvétiques, aussi différents sont leurs habitants et leurs modes d’habitat et de vie, écrit mardi l’Union des Villes suisses (UVS) qui a collaboré à la réalisation de cette 79e édition.

On y trouve néanmoins des tendances. Ainsi les jeunes adultes sont clairement surreprésentés dans les grandes villes. Les 20 à 39 ans, qui représentent 27% de la population, y forment le groupe le plus important avec près de 34%. Dans les villes et les communes urbaines moyennes, de moins de 100’000 habitants, ce sont les 40-64 ans qui forment le groupe d’âge le plus important.

Dès qu’il s’agit de ménages avec des enfants, la situation est différente. Avec 20,3%, ce sont les villes et communes de 10’000 à 15’000 habitants qui hébergent le plus d’enfants et adolescents jusqu’à 19 ans. Dans les villes et communes de moins de 50’000 habitants, cette part n’est que légèrement inférieure et correspond à peu près à la moyenne suisse. Elle descend à 17% dans les dix plus grandes villes.

Plus la ville est grande, plus elle est habitée par des ménages sans enfant. Alors qu’ils représentent deux ménages sur trois dans les plus petites villes et commune urbaines, ils sont près des trois quarts dans les grandes villes.

Les étrangers sont plus urbains

La population urbaine est également très diverse quant à ses origines, écrivent l’OFS et l’UVS dans un communiqué. La population étrangère vit plutôt en ville, pour 60% d’entre elle dans les 172 villes et communes urbaines passées en revue dans cet annuaire. Et presque un sur cinq parmi ces étrangers urbains est établi dans les grandes villes.

En densité, c’est toutefois dans les communes d’agglomération, de la zone frontalière en particulier, que leur part est la plus élevée. Dans certains cas, plus de la moitié de la population n’a pas le passeport suisse, comme à Kreuzlingen TG (54,6%), Renens VD (51,1%) ou Spreitenbach AG (50,4%). Avec une population étrangère de 47,8%, la ville de Genève n’est pas loin derrière.

Dans l’ensemble, la part d’étrangers dans les grandes villes est de près de 35%, soit plus élevée que dans les autres catégories de communes. Ce sont les plus petites villes, de 10’000 à 14’999 habitants, qui ont en moyenne la plus faible part d’étrangers (26%). Ces étrangers sont pour 80% d’entre eux Européens, dont 60% de l’UE/AELE. Quelque 8% proviennent d’Asie et moins de 6% d’Afrique.

Quelques extrêmes

Parmi la multitude de chiffres que révèle l’Annuaire, l’UVS a notamment retenu quelques exemples extrêmes, plus anecdotiques que représentatifs. Ainsi, Muri bei Bern a la population urbaine la plus âgée, avec près de 27% des habitants ayant plus de 65 ans. A l’inverse, à Plan-les-Ouates (GE), près de 27% de la population ont moins de 20 ans.

On y apprend aussi qu’à Uzwil (SG), près de 48% des habitants sont mariés, alors qu’en ville de Berne, la proportion n’est que de 33%. C’est Appenzell qui connaît le plus de naissances par habitant, à savoir 29 pour 1000, contre huit seulement à Lugano, à l’autre extrême.

Les grandes villes se distinguent aussi entre elles, ne serait-ce que par leur densité. Ainsi Genève, où vivent 125 personnes par hectare, est presque trois fois plus densément peuplée que Zurich.

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