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Le changement de nom de la Macédoine approuvé par le Parlement

Le Parlement macédonien a adopté un amendement constitutionnel entérinant le changement de nom du pays en vertu d'un accord conclu en juin avec la Grèce (archives). KEYSTONE/EPA/GEORGI LICOVSKI sda-ats

(Keystone-ATS) Le Parlement macédonien a voté vendredi le lancement de la rédaction des amendements à la constitution pour changer le nom du pays en “République de Macédoine du Nord”. Ce premier pas doit mettre fin au différend qui oppose le pays à la Grèce depuis 25 ans.

“Le Parlement a adopté la proposition du gouvernement pour débuter la procédure d’amendement de la constitution”, a déclaré son président Talat Xhaferi à l’issue d’un vote tard dans la soirée. Selon un journaliste de l’AFP présent sur place, 80 députés sur un total de 120 ont voté pour, permettant d’atteindre la majorité requise des deux tiers.

Ce vote représente une victoire cruciale pour le premier ministre social-démocrate Zoran Zaev, qui a dû se battre pour convaincre une dizaine de parlementaires du parti d’opposition de droite VMRO-DPMNE, dont les dirigeants sont fermement opposés au changement de nom. Zoran Zaev avait dit que s’il ne parvenait pas à obtenir la majorité des deux tiers, il convoquerait des élections anticipées.

Référendum boudé par les citoyens

Le 30 septembre, un référendum sur le changement de nom a été largement boudé par les Macédoniens, deux tiers des électeurs inscrits n’ayant pas participé pas au vote. Le premier ministre invoque la victoire à plus de 90% du “oui”, mais cette forte abstention a constitué un revers et compliqué sa tâche pour faire accepter l’accord par le Parlement.

L’opposition juge que la barre des 50% de participation aurait dû être franchie pour “valider” le vote. Le premier ministre estime lui qu’aucune participation minimale n’était nécessaire pour ce référendum “consultatif”.

L’intégration de la Macédoine à l’OTAN tout comme les négociations d’adhésion à l’Union européenne sont suspendues à une ratification de l’accord, puisque Athènes en fait une condition pour lever son veto.

Depuis l’indépendance de cette ex-république yougoslave en 1991, la Grèce juge que le nom de “Macédoine” ne peut s’appliquer qu’à sa province septentrionale, autour de Thessalonique. Le premier ministre grec Alexis Tsipras avait exhorté mercredi les députés macédoniens à ratifier l’accord, “car il n’y aura pas d’autre occasion”.

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